Les femmes et le vélo – Une belle histoire qui continue de rouler

À l’occasion de la Journée internationale du sport féminin, célébrée le vendredi 24 janvier, la Fédération française de cyclotourisme met à l’honneur les femmes.
Peu de fédérations peuvent se targuer de soutenir aussi activement la présence des femmes parmi leurs licenciés. À la Fédération française de cyclotourisme, nous avons fait de la féminisation de nos pelotons une priorité.
Sous la gouvernance de femmes telles que Martine Cano et aujourd’hui Lydie Chénot, la Fédération s’engage pour une pratique du vélo accessible à toutes.
Des initiatives comme « Toutes à vélo », événement spécialement dédié aux femmes, illustrent cette volonté de promouvoir le vélo sans esprit de compétition, dans une ambiance conviviale et bienveillante. Sans oublier la mise en place récente du réseau d’ambassadrices de la Fédération.
Les défis à relever
Malgré ces efforts, les femmes restent minoritaires dans les pelotons, représentant seulement 18 % des licenciés. Pourquoi une telle disparité ? Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :
- Rôles traditionnels : les stéréotypes de genre influencent l’éducation et limitent souvent les opportunités sportives pour les femmes.
- Manque de représentativité : l’image du cyclisme reste majoritairement masculine, notamment à travers des événements tels que le Tour de France. Heureusement, le retour du Tour féminin ouvre de nouvelles perspectives.
- Problèmes de sécurité : l’insécurité perçue freine la pratique, notamment en solo ou dans des lieux isolés.
- Contraintes de temps : avec des sorties souvent longues (2 à 4 heures), il est difficile pour certaines femmes de concilier vie professionnelle, familiale et sportive.
Les chiffres clés du sport féminin
Une étude Strava met en lumière des écarts significatifs entre les hommes et les femmes dans la pratique sportive :
- 25 % de temps d’activité physique en moins pour les femmes en France, soit 38 minutes de moins par semaine.
- Les femmes sont 45 % moins nombreuses que les hommes à pratiquer une activité physique avant le lever du soleil, et 16 % moins nombreuses après le coucher du soleil.
Ces chiffres montrent que de nombreux obstacles subsistent, même si des progrès sont en cours.
Les femmes et le Paris-Brest-Paris : un symbole de persévérance
Le Paris-Brest-Paris, randonnée mythique de 1 200 km, est un exemple de l’évolution des femmes dans le cyclotourisme :
- En 1931, seules 2 femmes étaient au départ, dont une seule à l’arrivée.
- En 1983, elles étaient 84 au départ, avec un taux d’abandon de 16,7 %.
- En 2019, elles étaient 482, mais avec un taux d’abandon plus élevé (45 %), illustrant la difficulté de ce défi.
Ces chiffres montrent une augmentation progressive de la participation féminine, même si le chemin reste long pour atteindre une véritable parité.
Un réseau d’ambassadrices de la Fédération
La création de ce réseau d’ambassadrices de la Fédération française de cyclotourisme est composé d’un groupe de femmes volontaires, enthousiastes et passionnées qui s’inscrit uniquement dans des actions locales et de proximité.
Ce réseau est à l’initiative de Lydie Chénot, lorsqu’elle était co-présidente de la commission Féminine et référent ambassadrices et mixité. Désormais ce réseau d’ambassadrices est piloté par Joëlle Raout et Patrice Delga de la commission Promotion de la Mixité.
À date, le réseau est composé de 24 femmes réparties sur le territoire.
Vers une équité dans le cyclotourisme ?
Avec des initiatives telles que les Semaines fédérales, où la parité hommes-femmes est presque atteinte, la Fédération continue de tracer la voie vers une égalité des sexes dans le cyclotourisme.
En ce jour symbolique, rappelons que le vélo est avant tout une source de plaisir, de liberté et de partage, accessible à tous.
Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photos : Jean-Luc Armand et Fédération française de cyclotourisme