Des histoires venues d’ailleurs

Voyager à vélo en France

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J’ai dormi dans une banque

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Respect, François !

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En voyage à vélo, les deux frères pédalent avec un bébé

(extrait du reportage de Marc Ollivier / Ouest France du 08 août 2022)

A droite Amaël transporte son fils de 10 mois, Malo, dans sa carriole. Son frère, Axel, l’accompagne dans un voyage de quatre jours.

Devant la tente, les yeux sont encore gonflés de fatigue, la peau rougie par le soleil, mais le sourire en dit long. Amaël est ravi de son frère Axel et surtout de son fils de 10 mois, Malo. Le trio est parti de Saint-Méen-le-Grand (35) deux jours plus tôt et doit maintenant rallier Ploërmel (56) depuis Rohan où il a passé la nuit. ‘Jusqu’ici, on n’a pas eu de galère !” se réjouit Amaël.

Ce trentenaire débute dans le voyage à vélo. “On a fait un premier test d’un week-end pour voir comment s’organiser avec Malo. Tout s’est bien passé, alors on a voulu recommencer et faire plus long. On s’adapte au rythme de Malo en faisant des pauses pour qu’il puisse jouer.”

L’équipage s’élance doucement le long du canal. La route est goudronnée, “le grand luxe” pour Axel. A 10h, ils croisent peu de cyclistes, le silence est à peine troublé par les oiseaux et le bruit des roues sur la voie. Le temps s’étire : “On se déconnecte complètement du quotidien.” Le trio se sent libre à vélo “en complète autonomie.” Sur le chemin, une pause permet à Malo de se dégourdir les jambes et d’étudier les hortensias. Un groupe de cyclistes chevronnés s’arrête pour discuter, avant de repartir. Amaël, Axel et Malo ne tardent pas à les suivre, filant de le long des écluses.

VELOCIO ET SES 7 COMMANDEMENTS

Les préceptes de Vélocio, inventeur du cyclotourisme

Père fondateur du cyclisme français, Paul de Vivie, dit Vélocio, a eu une influence considérable sur le développement du cyclotourisme dans le pays. À l’approche de l’été, ses « sept commandements » à ce sujet sonnent toujours aussi justes.

Une statue honore la mémoire de Paul de Vivie à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse. (Daniel Clerc/Wikipedia Commons)
Une statue honore la mémoire de Paul de Vivie à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse. (Daniel Clerc/Wikipedia Commons)

Bientôt un siècle après sa mort, Paul de Vivie continue inlassablement à se rappeler au bon souvenir du microcosme cycliste hexagonal tous les étés. L’an passé, la France était une nouvelle fois la deuxième destination européenne la plus prisée pour le cyclotourisme. Un constat qui doit beaucoup à l’héritage de « Vélocio », journaliste mais surtout cycliste émérite, qui a posé les bases du voyage à vélo alors que l’engin faisait tout juste son apparition dans les foyers français. Ses préceptes sont toujours suivis aujourd’hui.

Monté sur son premier grand bi en 1881, à l’âge de 28 ans, Vélocio y a très vite dédié l’intégralité de sa vie. Dans la région de Saint-Étienne, où il est installé, il organise très vite des premières courses, avant de fonder en 1892 la manufacture de cycles « La Gauloise ». À sa tête, il met son inventivité au service de la petite reine, contribuant notamment à développer le système de dérailleur ou à améliorer les pédaliers modernes, et fait connaître ses avancées dans sa revue « Le Cycliste », née au plus fort de l’engouement pour la bicyclette, en 1887.

« Un moyen d’émancipation »

Par sa plume, ses lecteurs découvrent surtout le « cyclotourisme », un néologisme qu’il a lui-même inventé et auquel il n’a eu de cesse de donner corps au fil des ans. « La bicyclette n’est pas seulement un outil de locomotion ; elle devient encore un moyen d’émancipation, une arme de délivrance », prône-t-il dans sa revue. De son vivant, Vélocio était adepte des longues balades et estimait effectuer jusqu’à 20 000 kilomètres par an, roulant parfois 40 heures de rang lors de longues sorties en Suisse. « Pour lui, la bicyclette était un instrument au service d’un idéal. Pour lui, le vélo était le chemin de la liberté, physique et spirituel. Il a donné beaucoup, mais il a trouvé plus »

Celles-ci lui inspirent de nombreuses courses et des itinéraires toujours usités par la Fédération Française de cyclotourisme, dont « Les Diagonales de France » qui divisent le territoire hexagonal en neuf parcours. Épicurien et végétarien, il a posé certaines bases de la diététique à vélo, prouvant qu’il était possible pour tous de faire de longs trajets à vélo avec une hygiène et une alimentation correcte. Xénophile assumé, très inspiré par le modèle anglais du voyage à deux-roues, il voyait ses escapades comme des façons de changer sa perception du monde.

Sept commandements toujours pertinents

Parfois considéré comme le premier philosophe du vélo, il a surtout complètement conceptualisé le cyclotourisme, à l’image des « sept commandements » qu’il a édictés et qui paraissent évidents pour tout voyageur aujourd’hui : faire des « haltes rares et courtes » ; des « repas légers et fréquents » ; « ne jamais aller jusqu’à la fatigue anormale » ; « se couvrir avant d’avoir froid, se découvrir avant d’avoir chaud » ; se passer « de vin, de viande et de tabac » en cours de route ; ne pas trop forcer pendant les premières heures ; et, enfin, « ne jamais pédaler par amour-propre ».

Paul de Vivie est mort à 76 ans, en 1930, renversé par un tramway. Selon certains témoins, il était, évidemment, en train de pousser devant lui son vélo. Sur sa plaque commémorative, au cimetière lyonnais de Loyasse, ses amis font inscrire : « À leur maître vénéré, les cyclotouristes stéphanois ». À son sujet, l’écrivain américain et admirateur Clifford L. Graves dira : « Pour lui, la bicyclette était un instrument au service d’un idéal. Pour lui, le vélo était le chemin de la liberté, physique et spirituel. Il a donné beaucoup, mais il a trouvé plus. »

Article tiré de l’Equipe (14juin 22)

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